Travailler véritablement les chiens en socialisation.

Travailler véritablement les chiens en socialisation.
Les choses ayant légèrement évoluées dans notre monde canin, il est devenu plus «reconnu» et compris que nos amis les chiens ont besoin d’avoir des contacts et de communiquer ensemble régulièrement pour se sentir bien, avoir une vie plus sensée et adaptée à l’espèce sociale qu’ils sont.
Malheureusement la lecture des chiens est encore trop peu enseignée et maîtrisée. Ce qui amène souvent les humains par méconnaissance à mettre leurs compagnons canins dans des situations finalement peu bénéfiques à leur bien être. Les amenant à s’adapter dans des groupes parfois trop grands, trop excités. Cette incompréhension des humains laissera souvent se renforcer des comportements qui développent des problématiques de chasse, de prédations, de surexcitation, de harcèlement etc…
Ne pas prendre en compte la traduction des interactions canines ni la gestuelle des personnes impactant le comportement de l’animal chien, l’amènera à se sur adapter à ces situations, à s’en débrouiller malgré tout. Car il est maître en la matière pour « se dépatouiller avec ce qui lui est imposé ».
Pour cela les choses « se passent » quand même sans que l’on y voit trop de problèmes, car les seuls choses qui dérangent vraiment les humains finalement sont : La pression sociale. Le chevauchement par exemple étant une grande partie de la communication du chien, l’acte en lui même est dérangeant et souvent stoppé car il met mal à l’aise les deux pattes du chien en question. Pour autant les intentions elles, ne sont ni remarquées ni comprises et ne dérangent que celui qui les reçoit… Cela et les communication faites d’aboiements, de grognements montrant dents et gencives… Les conflits quoi… Ceux là sont interdits encore une fois par méconnaissance, donc par peur.
Notre ami le chien doit donc se débrouiller avec un groupe inadapté pour lui mais sans jamais se fâcher… Sinon on viendra mettre fin rapidement à ce qu’il avait décidé d’exprimer. Mais sans connaissances adéquates il est compréhensible que les humains habitués à traduire de leur façon les messages canins restent aveugles à ces difficultés.
Lorsqu’on est professionnel notre métier consistera à enseigner aux humains cette compréhension de l’animal afin que le binôme puissent rapidement devenir autonome dans ses rencontres canines.
La socialisation doit selon moi être au cœur du parcours proposé à nos clients, c’est une façon de s’assurer en grande partie du bien être mental du chien. Mais travailler véritablement en socialisation qu’est ce que c’est ?
Pour proposer des contacts qui correspondent et feront évoluer le chien, qui l’aideront à ne pas se renforcer dans des comportements problématiques ( par exemple le harcèlement de ses congénères ). Il est primordial de comprendre ce qui se passe lors des interactions afin de les laisser avoir un début, un milieu et une fin. Nous avons enfin compris que les déplacements et notre gestuelle intervenaient sur les comportements de nos chiens (merci André Escafre), pour autant cette gestuelle est souvent trop utilisée pour couper les interactions qui nous gênent. Souvent parce que la compréhension de ces interactions n’est pas complète et que pour «limiter la casse», éviter que ça ne soit plus assez « contrôlé » on préfère couper l’interaction… Discussion à laquelle il n’y aura donc pas de fin.
Cette gestuelle est précieuse car évidement elle peut permettre d’éviter une bagarre ou une rencontre peu recommandable, elle peut permettre de limiter l’excitation et de moins renforcer des habitudes prises par le chien. Pour autant cette gestuelle ne doit pas être systématique car elle « coupe » les discussions entre les chiens et peut aussi devenir un moyen d’empêcher une véritable socialisation.
Voilà la raison pour laquelle le statique a mauvaise réputation, parce que permettant de vrai discussions, on note forcement plus de bagarres lorsque l’on s’arrête… Oui, ils ont en fait terminé ce qu’ils ne pouvaient pas se dire en « mouvement »! (donc tout ne va pas bien juste parce que l’on marche, quand tout va bien le statique n’amène pas de conflits). Bien sur les erreurs des humains sont souvent aussi un gros facteur de ces conflits à « l’arrêt », parce que tous les chiens ne partagent pas leurs zones de confort, (parce que ne pas être en train de suivre son humain est plus adapté pour pouvoir dire « non » au chien qui me prend pour un lapin depuis 10mn). Parce qu’en plus il y a de la nourriture dans les poches, parce que personne n’a noté les trajectoires et les fixations de celui-ci, qui ne partagera pas cette poche à gâteaux… Tout cela pour dire que « marcher » pour éviter les bagarres est un joli cache misère.
A savoir que se déplacer de quelques pas peut suffire à influencer les réactions de son chien, le regard et la direction du corps également. En lisant l’animal, en prenant plus le temps, peut être avec moins de chiens on pourra voir plus de choses et s’adapter pour que les communications aient un peu de sens.
Rester en mouvement apporte il est vrai, pleins de bienfaits dans différentes situations. Se déplacer peut être le bon moyen pour apporter un peu plus de tolérance lorsque l’on travaille un chien très tendu et irritable sur ses congénères. Cela peut aussi donner plus d’activité et d’occupations à un chien qui à énormément de mal à laisser ses congénères tranquille. Une balade lui donnera plus d’occasions de faire d’autres choses. Mais en aucun cas cela ne doit selon moi être le seul travail mis en place. Les chiens ne se parlent pas en marchant, ils ne s’ajustent pas non plus socialement en s’éloignant à chaque tensions ou difficultés rencontrées.
Pour moi la socialisation du chien passe par des communications longues, non polluées par l’humain ou du moins un minimum ( donc pas toujours en mouvement ) et surtout avec des discussions que l’on laisse se terminer.
Alors pour les chiens difficiles que fait on? L’environnement (ou travaille t-on?), la gestion du chien (Qui tient la longe?), les rencontres (Quels chiens vont m’aider pour ce cas?) doivent être ajustés.
Les contacts avec un début, un milieu et une fin sont d’autant plus important lorsque l’on resocialise du chien difficile. Cela ne veut pas dire laisser tout faire, le maniement de la longe sera donc primordia. J’en profite pour parler de cette fameuse tendance à prôner le harnais, outil très bien j’en convient, mais pas pour mettre un chien en resocialisation congénères. Parce qu’encore une fois les communications seront laissées et la précision du «blocage» que permet le collier et non le harnais (qui va laisser le chien étirer son cou pour attraper plus loin) garantira la sécurité du chien aidant.
Il y a des priorités dans la vie, la mienne dans ces cas de resocialisation est de faire évoluer le chien pour qu’il retrouve une vie normale et son humain un quiétude lors de ses balades. Une autre de mes priorités est qu’un de mes chiens ne finisse pas verrouillé parce que la précision de l’outil aura fait défaut.
Le collier à ses défaut mais il permet de faire tourner la longe de chaque coté du chien ce qui change énormément de choses dans le travail des interactions entre chiens. Il assure également une précision de blocage lorsqu’il y a agression, précision impossible à retrouver avec un harnais.
Enfin je vous parlerai de Marley, ce petit Staffy bleu sur la série photo.
Son humaine ne le promenait plus par peur des conflits avec les autres chiens, était très effrayée à l’idée qu’un chien en liberté vienne au contact. Après avoir acquis durant nos séances des connaissances en lecture du chien et découvert le maniement de la longe les balades ont pu reprendre tranquillement pour ce chien. Quelques mois plus tard le voila en stage pratique, capable de tolérer beaucoup plus de choses. Pour autant lorsque Marley se fâche il peut rapidement attraper et verrouiller, la précision de longe a permis à ce chien de retrouver du contact congénères régulier.
RIP petit Marley qui nous a quitté trop tôt.
Photos stages Le Monde du Chien :
– Stage Apprendre à lire le chien – Laura Sgard L’Empreinte.
-Stage Pratique terrain en collaboration avec Valérie Goncalves Chiens des villes – Education et conseil en comportement canin 78 et Sasha Goldman Dog Faculty
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La réalité et mes attentes envers mon chien.

 

Quel équilibre entre la réalité et mes attentes envers mon chien ?

par Déborah Gaudelet

 

 Lorsque l’on souhaite exercer en tant qu’éducateur canin, nous passons forcément, un jour, par la case “chiot”. Ce chiot deviendra, selon les façons de travailler, notre partenaire de travail. Mais pour être réellement honnête envers nous-mêmes, il est également une sorte de test pour vérifier nos acquis. Par conséquent, nous mettons énormément d’attentes vis-à-vis de lui. Je me concentrerai ici sur ces points précis. Cela ne doit pas occulter le fait que cet être sensible fera partie de notre vie comme un ami, comme un membre de notre famille que nous nous devrons de respecter. Les différentes casquettes, que nous lui attribuerons, nous feront commettre des erreurs car l’équilibre entre nos attentes et la réalité sera très difficile à trouver.

 Je souhaite pouvoir travailler avec mon chien, une fois que lui et moi serons prêts à le faire. J’ai suivi plusieurs formations avant de me décider à l’accueillir chez moi. Une formation comportementaliste, plutôt théorique, qui m’a permis d’en apprendre plus sur le Chien en général, également une brève formation d’éducateur canin sur terrain. 

 Néanmoins, la formation d’un éducateur canin ne se fait pas sur quelques semaines, surtout si nous désirons devenir compétent, et j’ai la chance d’avoir pu suivre pendant plus de deux ans, Laura de L’Empreinte, une éducatrice comportementaliste professionnelle dans son quotidien. Et je continue de me former grâce au nouveau collectif  “Le Monde du Chien”.  J’ai énormément appris et au bout d’un an, je pensais être suffisamment armée afin de me lancer dans l’aventure du chiot qui deviendrait par la suite mon collègue de travail.

 Alors, pour être honnête, effectivement j’avais suffisamment fait de progrès pour tenter l’aventure. Ce que je ne soupçonnais pas cela dit, c’était les diverses difficultés que j’allais rencontrer. Et les difficultés ne sont probablement pas celles que vous vous attendez à lire…

 J’ai choisi de travailler avec un berger allemand pour les capacités qui lui sont reconnues, pour sa proximité avec l’humain et aussi pour ses outils de communication dus à sa morphologie. Après quelques visites d’élevages, mon choix s’est porté sur le seul mâle issu d’une portée de 3 chiots. L’avantage d’une si petite portée est que les chiots ont pu bénéficier du lait maternel en plus grande quantité et d’une maman plus disponible. L’inconvénient néanmoins est qu’une maman plus disponible n’a probablement pas été obligée d’insister sur la frustration. Je reviendrai sur ce point plus loin.

 Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières. C’était un chiot calme qui découvrait son environnement en prenant son temps. Le temps passé avec lui en extérieur était très agréable. Il me suivait plutôt bien. Ce n’était pas un chiot qui faisait des “bêtises” non plus, il a été propre assez rapidement. Ayant aménagé mon quotidien pour pouvoir m’occuper au mieux de lui, j’ai pu m’appliquer à bien combler ses besoins exploratoires en respectant le rythme de son développement. Je l’ai porté tant que j’ai pu pour préserver ses articulations. J’ai veillé à ce qu’il apprenne aussi à rester seul même si ce n’est pas quelque chose qui arrive très souvent car il passe son temps avec moi, soit en balade, soit au terrain, soit il m’attend en voiture. J’ai tenu à l’emmener partout où c’était possible pour le socialiser. Il est venu quelquefois au restaurant par exemple, en salle ou en terrasse. Ses besoins sociaux aussi sont au centre de sa vie. Dès ses 9 semaines, il a commencé à rencontrer des chiens, toujours sélectionnés afin que les contacts lui soient bénéfiques et/ou constructifs. Je veille encore aujourd’hui à ce qu’il côtoie les chiens qu’il apprécie le plus.

 J’ai évité tout ce qui aurait pu réveiller et renforcer les comportements prédatoires chez lui car même si cet instinct est inné, je vis aussi avec un croisé chihuahua de 4 kg… J’ai tellement voulu bien faire les choses que je me suis mis une pression de dingue et que j’ai évidemment quand même fait des erreurs. Et je paye mes erreurs depuis sa période adolescente. 

 Ma première erreur a été de lui avoir tout donner, trop donner. En me mettant une telle pression, j’ai fait passer mon chien avant moi. Et cela ne lui a pas du tout rendu service. Il est impératif de s’investir pour le bien-être de son chien, de respecter ses besoins mais il est tout autant impératif qu’il apprenne à s’adapter à votre vie. J’entends bien que le chien n’a pas choisi de venir vivre dans notre foyer et que nous nous devons de nous adapter à lui, à l’individu qu’il est. Cependant, je pense qu’il faut trouver un équilibre dans cette adaptabilité. Nous le faisons vivre dans un monde d’humains et le chien n’est pas fait pour rester des heures entières enfermé et seul, donc si vous souhaitez pouvoir l’emmener presque partout, tout en gardant une vie sociale à vous, l’idéal est quand même qu’il soit lui-même suffisamment adaptable pour cela. 

 Comme je l’évoquais plus haut, il est issu d’une portée de 3 chiots, et je pense finalement que ce n’est pas le meilleur début de vie car la frustration n’est pas la même qu’avec 10 chiots. La frustration fait partie du quotidien de n’importe quel individu. Elle doit être gérée émotionnellement afin de ne pas en souffrir. J’ai donc travaillé certaines frustrations mais j’ai fait l’erreur de ne pas faire suffisamment de choses différentes. Et surtout, je ne l’ai pas suffisamment mis en situation où il n’irait pas voir le chien. Sa socialisation avec ses congénères me tenant énormément à cœur, il a été très régulièrement au contact de chiens depuis ses 9 semaines.

 Aujourd’hui, mon chien gère certaines frustrations hormis celle qui demande de ne pas aller rencontrer le chien, qu’il soit connu ou non, côtoyé tous les jours ou non. C’est un chien assez émotif et il a donc du mal à se gérer émotionnellement lorsqu’il ne peut pas rencontrer ou pas rencontrer tout de suite. Son poids et sa taille sont aussi assez vite devenus un problème car il a gagné en puissance au fil des mois. 

 Ma deuxième erreur a été d’attendre énormément de lui dès tout petit. J’étais persuadée que s’il ne faisait aucune erreur lui-même, il apprendrait plus vite. J’ai mis beaucoup de contrôle, souvent par crainte de l’environnement. Lorsque je lui demandais quelque chose, s’il ne le faisait pas assez vite, je le faisais pour lui. Faire pour son chien ce n’est pas lui apprendre. Vers ses 9 mois, il me suivait bien en balade mais ne m’écoutait pas vraiment.

 Mes attentes trop importantes envers lui ont abîmé notre lien et m’ont empêché d’aller à sa rencontre en tant qu’individu. J’ai de suite voulu qu’il soit comme ci ou comme ça, sans vraiment l’observer pour apprendre qui il était. Heureusement que je suis on ne peut mieux entourée et que grâce à ces personnes j’ai pu ouvrir les yeux et réaliser que j’allais dans le mur en continuant sur cette lancée. Parce que malgré tout cela, mon chien était volontaire pour bien faire pour moi, il avait vraiment envie de bien faire.

 Nos attentes doivent elles-aussi s’adapter au fur et à mesure que notre chien grandit et à ce que nous découvrons de lui afin de tendre vers plus de cohérence et plus de justesse. Je l’avais bien appris en formation et pourtant j’ai merdé… Il m’a fallu alors revoir mes attentes, reprendre des demandes faciles et encourager chaque progrès et surtout féliciter à chaque fois qu’il réussissait quelque chose. Je m’en suis d’abord voulu et puis au lieu de culpabiliser, j’ai repris les choses une à une. Aujourd’hui, nous sommes en train de trouver notre équilibre et je découvre chaque jour un peu plus le chien formidable qu’il est.

 Ma troisième erreur, et c’est celle qui est le plus difficile à travailler pour moi, est de lui octroyer une place qui ne devrait pas être la sienne. J’ai vécu une dizaine d’années sur une île quasiment paradisiaque et j’étais heureuse en couple. Après une séparation douloureuse et un retour sur le continent, une longue période difficile émotionnellement a suivi. Mon projet de reconversion, les chiens et les personnes que j’ai rencontré en venant sur le terrain m’ont aidé, m’ont porté afin de passer cette phase désagréable. Au bout de 2 ans, la blessure est guérie mais la cicatrice reste fragile. Et lors de l’arrivée de mon chiot, elle l’était encore plus qu’aujourd’hui. 

 J’ai inconsciemment reporté sur lui ce que j’ai perdu en quittant mon île et il est évident qu’il représente bien plus pour moi qu’un simple partenaire de travail. Mais ce n’est encore une fois pas lui rendre service. Ce n’est pas son rôle de servir de pansement émotionnel… je lui ai déjà mis beaucoup sur les épaules… C’est donc quelque chose que j’ai travaillé en suivant une spécialiste, afin de retrouver mon propre équilibre. Grâce auquel, je serai plus facilement en mesure de lui proposer, à mon sens, une meilleure vie.

 Je terminerai en disant que se former à devenir éducateur canin nous permet d’apprendre à savoir ce qu’est un chien, de connaître les besoins liés à son espèce. Mais cela n’exclut pas de commettre des erreurs car lorsqu’il s’agit de notre propre chien, il y a le facteur émotionnel à prendre en considération. Il ne faut surtout pas oublier que le chien est un être vivant, qu’il faut pouvoir adapter nos attentes et nos demandes en fonction de lui, de qui il est et non en fonction de qui nous voudrions qu’il soit. Il ne faut pas non plus complètement oublier l’être vivant que nous sommes pour ne pas sombrer dans une sorte de dépendance vis-à-vis de ce compagnon. 

 Commettre des erreurs n’est pas une fin en soi car cela permet d’apprendre, mais il faut avoir l’honnêteté et le courage de les reconnaître afin de les corriger et d’évoluer. Comme pour toute relation, quelle qu’elle soit, trouver un équilibre est, selon moi, primordial afin de vivre cette relation le plus harmonieusement possible. Et demander l’adaptabilité à son chien que nous-mêmes sommes en mesure d’appliquer.

4 piliers sur le ponton

12 Pattes sur le ponton.

Ecrit par Laura SGARD 

Cette photo c’est 12 pattes sur le ponton, des récentes, tout juste apprivoisées, des indépendantes qui nous apprivoiserons et 4 piliers stables qui vous portent au delà.

2012 excursion vers le cœur et les rêves, dans la magie des loups, la découverte du rien, du vide, de la montagne qui nous regarde toujours de loin. Avec 4 pattes sur le ponton pour piliers de chaque instant.

2015 on y revient, 8 pattes de plus, les yeux plus grands ouverts, pieds sous la neige, le loup dans l’objectif mais la montagne dans la vue. Tous ensemble sur le ponton, le lac gelé du Boréon, cette photo dans un moment parfait.

2020 le ponton n’est plus, car l’eau comme la vie emporte les instants, elle imprime son passage, met la montagne en morceau et englouti ses reliefs.

Aujourd’hui une photo, plus de ponton, 8 pattes seulement. Les 4 piliers arrachés car comme l’eau, la mort l’emporte toujours et imprime le cœur.

Cette année là, le cancer à emporté les 4 pattes, centre de cet instant, l’eau a emporté le reste car la Vésubie a débordée.

Vallée du Mercantour traversée par un couloir béant de vide et de roche, où trouée chaotique dans le cœur imprimée dans chaque pensée et pour tous les instants.

Cette photo c’est une tristesse infinie de tant de choses disparues…les pieds sur ce ponton il faut parfois réussir à lâcher ce qui est perdu, laisser couler vers le vide, le rien, le fond.

Tu es bien loin mon chien ne te retourne plus.

Que se passe t’il sur le terrain ?

Ecrit par Laura SGARD

Que se passe t’il en stage pratique terrain réellement ?

Ces stages ne sont pas seulement une occasion de mettre des chiens ensemble… Ils permettent de les laisser évoluer dans en groupe afin de développer communication, capacités émotionnelles, expérience de vie, également d’améliorer leur analyse de l’environnement.

Sur une simple journée nous remarqueront des différences de comportements entre le matin et l’après-midi. Car une fois les rencontres faites les interactions entre les chiens vont évoluer.

Leur attitude sera modifiée avec les informations qu’ils auront pris mais aussi parce que la plus part du temps leurs besoins de contacts congénères seront comblés. Cela modifie leurs priorités et nous offre une lecture plus véritable des individus.

Que faisons nous durant ces stages ?

Nous prenons le temps.
Le temps pour laisser chaque individu se révéler. Le temps pour regarder des détails qui restent transparents au quotidien, parce que nous sommes en action, en balade, parce que nos rythmes et habitudes de vies ne laissent pas de place pour l’attente et l’observation.

Durant la journée nous avons découvert un peu plus nos chiens, leurs qualités et leurs complications. Nous avons pris le temps pour comprendre ces difficultés et trouver des étapes, pour faire évoluer chaque binôme.

Nous avons appris ensemble à regarder nos attentes d’humains avec les yeux de nos chiens. Notre gestuelle et nos attitudes ont un impacts directe sur leurs propositions. En proposant la bonne communication on reçois de jolies réponses qui développent notre relation.

Durant ces stages, on observe, on aprpend, on comprend, on offre de véritables contacts congénères à nos chiens et on évolue ensemble.

Le chien est-il réellement ce que l’on en fait ?

Le chien est-il réellement ce que l’on en fait ?

Ecrit par Laura SGARD

Lorsque les idées tournent en rond, les mettre par écrit semble être le moyen de les figer, pour les analyser par la suite de plus haut et de plus loin.

Le chien, une ombre qui nous suit et se transforme avec nos vies. Dans le réel il n’est ni un confident ni un ami, car les amis vous choisissent et les confidents vous donnent un avis. Il appartiendra un temps à votre famille si vous lui accordez cette place, mais l’animal n’est jamais acteur de ces possibilités.

Il est simplement là, il suit, il attend, il fait (ou non) ce qu’on lui impose / lui propose… Il se transforme au fil des aventures vécues, il devient avec nous un tout, mélange de son être et de nos histoires.

Alors le chien est il le miroir de l’humain avec lequel il partage sa vie ?

Si le chien propose des attitudes avec une personne, il en montrera différentes guidé par un nouvel humain et sorti de ses habitudes. Ces observations, chaque Educateur canin les a déjà faites. Dire que l’animal est uniquement le reflet de celui qui le guide reste tout de même trop simple car il garde bien sur sa personnalité…

Personnalité : Ce qui différencie une personne de toutes les autres. Les différences de chacun seraient finalement leur identité (qui permet de reconnaitre). Qu’est ce qui différencie mon chien de tous les autres ? Au delà de l’attachement et des souvenirs communs.

Dans nos attentes humaines, qu’on soit particulier ou professionnel nous restons parfois focalisés sur les réactions qui nous gênent On souhaite les  » travailler « , les changer. Mais certains en oublient l’identité de l’animal.
Notre métier d’éducateur canin dans cette approche n’est pas de changer l’individu chien mais de vous aidez à trouver un équilibre avec lui dans votre vie.

Le chien reste qui il est, même s’il est certain que vos habitudes quotidiennes et votre communication avec lui amèneront attitudes et réactions qui pourront se renforcer, s’ exagérer dans le temps. Votre mode vie aura par ex un lien direct sur ses capacités d’adaptabilité. Pour autant son identité n’est pas de votre fait. Votre suiveur de vie est un tout, mélange de votre monde et du sien.

On laisse passer ?

 

On laisse passer ?

Ecrit par Laura SGARD

Croiser

La petite émotion qui se propose dans nos balades lorsque nous apercevons quelque chose qui va nécessiter de guider nos canins vers des réponses qui, seront acceptables pour nous, pour notre société.

Ici un homme arrive d’un pas rapide derrière nous avec une démarche un peu raide, ayant 4 grands chiens je choisi de nous mettre sur le côté.  » Je choisi pour eux », parce qu’ici leurs réponses naturelles de chiens ne conviendraient pas.

Une arrivée rapide sur un groupe sera coupée, plus ou moins frontalement, plus ou moins finement, mais il est normal que l’animal chien entrave / contrôle le déplacement rapide d’un inconnu vers le groupe. Regardez ces chiens qui vous semble souvent aller « rencontrer » ne stop t’ils pas tout simplement des trajectoires en allant « voir ».

Ajoutons à cela les tendances comportementales de chaque race, vous rencontrerez avec certaines des actions de contrôle de l’environnement bien plus importante qu’avec d’autres.

Lorsque l’on côtoie du Berger allemand par exemple, guider son chien vers des réponses adoucies sera primordial pour sa bonne intégration si vous carressez l’idée de le laisser suivre vos aventures dans des environnements variés, dans des lieux où d’autres âmes vivent leurs vies sans aucune conscience et où intérêt pour votre animal.

Comme nous travaillons avec du vivant, nous ne pouvons imaginez qu’ un certain protocole corresponde à tous.

Pour croiser nous pouvons également continuer de marcher, nous pouvons être plus ou moins proche, cela dépend de mon analyse de ce qui arrive, de l’état émotionnel et de la personnalité de chacun de mes chiens, de l’environnement. Donc non ici je ne vous propose aucunement la notice de l’attitude parfaite. Je vous donne seulement des informations.

Ici j’aimerais que mon plus jeune BA puisse associer les informations tout en partageant son environnement sans aller contrôler (tolérance).Je sais déjà que ce chien sera très exigent sur les déplacements des humains inconnus, j’adapte donc en conséquence. Le statique permet une meilleur compréhension de l’environnement, pour autant le chien doit avoir appris préalablement à le gérer sans difficulté ajouté.

Familiariser

Pourquoi la capacité à être statique, c’est à dire en attente est un réel atout pour le chien dans notre environnement ?

Être capable de se gérer sans être actif est une capacité qui fait défaut. Être en mouvement permet d’évacuer le stress et peut aider à éviter un état trop nerveux et intense. Pour autant être systématiquement en mouvement, occuper sur quelque chose est une façon d’occulter aussi ce qui se passe, c’est pour cette raison que le statique nous met souvent en difficulté avec nos chiens.

Proposer systématiquement du mouvement à nos canidés de famille n’est pas une façon de leur apprendre à gérer véritablement les difficultés.

Pour ma part je préfère souvent demander des arrêts à mes chiens car seul cette possibilité leurs permettra de prendre toutes les informations de loin, je dis bien toutes (odeur, visuel, bruit, association de ces éléments à mes réactions et aux réactions des autres chiens de mon groupe).

A mon sens c’est ce qui permettra une réelle compréhension de ce qui se passe. Voilà pourquoi cette capacité d’attente ouvre d’autres possibilités d’habituation.

Bien sur il n’est pas toujours possible de s’arrêter pour croiser, par exemple dans un environnement très passant nous serons obligé d’avancer. Nous ne pouvons pas proposer des arrêts systématiquement, la balade n’aurait plus de sens et les animaux s’en trouveraient rapidement irrités. Cette autre façon de croiser permet a contrario une banalisation de l’environnement et accroît la tolérance du chien à passer sans « verifier » et sans avoir toutes les informations. Il apprend à passer à autre chose lorsqu’il est dérangé. Cette compétence est également utile seulement si ce n’est pas la seule disponible pour s’adapter aux différentes rencontres de notre monde humain.

Pour conclure sur l’attente, lorsque le chien a acquis cette compétence, elle lui permet de mieux observer et comprendre son environnement. Elle nous ouvre une porte vers une meilleur gestion de ses émotions qu’il apprendra à accueillir au lieu d’être systématiquement dans l’évitement en étant actif. Bien évidemment des étapes correspondants à la sensibilité de votre chien seront absolument nécessaires.

Guider

Lors d’un croisement ou bien d’une rencontre, notre gestuelle impactera forcément les réactions de notre chien.

Également les états de stress de par leur odeur et gestuelle associé.
Je rencontre souvent des humains fâchés contre la terre entière à cause de la méconnaissance des humains envers l’animal complexe qu’est le chien. Si celui qui est au bout de la laisse ne va pas de lui même vers quelque chose de plus détendu rien ne pourra jamais être serein dans ces situations (Ce sera le sujet d’un prochain article.)

Ce qu’il faut comprendre c’est que lorsque le chien doute d’une situation, si vous en doutez aussi vous le renforcerez dans son état  » mon humain a un problème, donc il y a un problème « . Le doute transparaitra par des attitudes hésitantes, également dans notre voix. Donner des indications dont vous êtes sur, appliquer les rapidement avec une gestuelle adaptée et convaincante ( » vient on fait demi-tour  » ! ) stabilisera un peu la situation.
Donner des indications verbales à son chien en anticipant détendra également la situation à partir du moment où l’humain reste maître de son état émotionnel.
(Il y a un cheval on va le laisser passer / Le truc fixe la bas c’est un monsieur on ira pas le voir etc…). Des bases en lecture du chien sont indispensables pour anticiper ses incompréhensions et ses réactions.

Enfin donner de véritables informations sera toujours bénéfique. Car trouver des astuces comme : rattacher tant qu’il n’a pas vue et ne pas le laisser identifier pourquoi ensuite / empêcher qu’il regarde / détourner avec des « motivations » abimera le lien de confiance et rendra votre chien plus solitaire dans ses choix. Il réagira sans vous puisque au fond vous n’êtes pas digne de sa confiance.

Guider son chien, le prévenir, dans les situations problématiques pourra en effet le rendre plus à l’écoute (vous lui donnez des informations utiles et lui proposez des solutions.) Installera une jolie coopération lors des difficultés plutôt qu’une lutte de votre part contre ses réactions.
Si vous êtes en grosse difficulté sur les croisements n’hésitez pas à demander de l’aide à un professionnel formé à lire et comprendre la communication du chien.

Le chien libre, un monde à choisir.

Le chien libre, un monde à choisir.

Ecrit par Laura SGARD

Partie 1

L’animal chien, compagnon de voyage qui agrémente nos vies de multiples façon, il y participe à son échelle en suivant par confort et/ou souvent par obligation, l’humain qui l’a choisit, qui le nourrit, lui propose un abri, une vie sécurisée bien rangée comme on dit… Mais les chiens hors de nos maisons n’ont ils pas de foyers qui leur sont propres ? Sont ils forcement vagabonds, à la recherche d’un vie plus belle ? Il restera impossible de trancher alors, quelle vie en sera meilleure. Chaque histoire canine étant si différente, chaque famille ou lieu de vie étant faits de particularités plus ou moins acceptables.

Et même si l’humain se plaît énormément dans un rôle de sauveur justicier, car il pense toujours savoir ce qui est mieux pour l’autre… L’animal ne pouvant répondre que par des gestuelles et vocalises dont notre espèce aime traduire ce qui l’arrange reste pratique pour que chacun se complaise dans ses croyances. Le chien de famille étant trop souvent malade de son excitation, la carte du confort et de l’abondance, des soins et de la nourriture ne contrebalance pas selon moi.

Cela pour dire que certains chiens que nous appelons errants ne sont pas perdus, ils ont leur monde et un confort qui leur est propre. Il peut être louable de vouloir aider des bêtes que nous pensons en détresse, nous savons pourtant pertinemment que sortir un animal sauvage de son contexte de vie est rarement bénéfique pour lui, le chien qui est né dans la rue sera systématiquement qualifié de malheureux, pourtant il dispose alors d’une chose pour laquelle chaque humain serait prêt à se battre, la liberté.

Je ne dis pas ici que les associations ne servent à rien, ni qu’il faut fermer les yeux sur la cruauté qu’amène notre société sur le monde animal, je repose seulement un regard sur ce que nous qualifions de vie malheureuse lorsque nous apercevons un chien que nous disons « errant ».

Je vis depuis 7 ans maintenant avec une chienne des rues de Roumanie, compagne de vie que je n’avais pas choisi, elle n’était pas faites pour vivre dans une famille humaine et elle ne le sera jamais.

Probablement morte de démodecie la bas sans l’association qui l’a sauvé puis amené en France. Ici en France elle croupirait en chenil depuis plus de 7 ans si je ne l’avais pas laissé nous suivre. Comme bien des chiens de rues elle a laissé quelques cicatrices profondes sur différents bras et mollets avant qu’on ne me la confie, parce que sa vie était à la base libre, sans tolérance forcée aux bruits, aux lieux clos et autres fortes contraintes de notre société, celles que l’on impose chaque jour aux chiens suiveurs d’humains.

Je reviendrais sur l’histoire de Birdie qui à mon sens a eu de la chance de continuer sa vie avec nous.

Le chien libre* devient une petite « mode » pour une petite partie du monde canin, avant de partir dans une folie d’ajouts de choix dans une vie que nous noyons de contraintes je voulais aborder cette vision que nous gardons de l’animal forcement plus « heureux » avec l’humain.

** « Chien libre » est le nom donné à l’approche André Escaffre, une approche qui a clairement modifié le regard de beaucoup sur le chien, sur notre rapport à l’animal et sur bien d’autres choses encore. Une approche qui continue d’inspirer et de questionner. Lors de mes formations j’ai eu la chance que l’on m’en re-transmette une petite partie (puisque ce cher Monsieur nous a quitté en 2012), je ne m’approprie aucunement aujourd’hui cette approche. Je choisi ce titre pour cet article afin d’aborder une tendance très présente en ce moment, aussi pour parler purement et simplement du chien lorsqu’il se passe de nos bons services, donc du chien « libre ». **

 

Partie 2 :
Une petite mode est au chien « libre », ce chien à qui on laisserait du « choix », cet ami au quel on ne mettra « pas de laisse ». Mais qu’est ce qu’un chien libre réellement au coté de l’humain ?
Notre ami canin, champion du monde de l’adaptabilité et de la résilience, subit notre vie insensée de deux pattes dans une société remplie d’odeurs fortes et de contraintes. Parce qu’ils ne sont même pas autorisés sur les plages, parce que la laisse est obligatoire dans divers lieux…
Le chien libre aux cotés de l’humain des « villes » est une utopie. Il reste encore ces chiens de fermes, vivant ici et là, rôdant autour de leur propriété, connaissant les villages voisins par cœur. Ceux là sont libres parce que leur environnement le permet, mais aussi parce qu’un des paramètres devient très différents : Le détachement de l’humain. Ces chiens sont autonomes et n’ont besoin que d’un abris et d’une gamelle…. S’ils ne trouvent plus ces ressources que chez le voisin alors le lieu de repos et de retour changera.
Ce que j’essaye de vous dire là ? C’est que pour laisser une vrai liberté à son chien il faut être capable de s’en détacher, chose qui pose souvent problème aux personnes très soucieuses du « bien être », une tendance également qui amène parfois à mettre le chien dans un confort permanent qui ne lui rend pas service.
Car le chien libre dans notre société, c’est celui qui sait tolérer cette vie et s’y adapter. Celui à qui ça coute peu de faire ces efforts. La frustration, les contraintes, les demandent insensées, les bruits et toutes les choses désagréables propres à l’environnement de l’humain. Ces chiens là, qui ont appris à gérer leurs émotions et à prendre sur eux lorsqu’une main douteuse les touche sur la tête, ceux là, ont la possibilité de vivre leur vie bien plus pleinement. Ceux là on les emmène partout et on les laisse vivre leur vie. Le détachement est alors possible.
Dédicace ici à ma chienne Birdie, chienne des rues de Roumanie, arrivée chez moi pour morsure tenue sur l’humain. Aujourd’hui elle me suit librement partout, elle n’a même plus de collier, Car elle a appris à supporter notre monde.

L’animal, un des loisirs de l’Homme

L’Animal un des loisirs de l’homme.

Ecrit par Laura SGARD

La place de nos animaux

 Si on leur pose la question la plupart des gens vous diront que leur chien, leur chat, est un compagnon, un ami et qu’il fait partie de la famille, qu’ils éprouvent de l’amour pour cet animal et qu’ils ne souhaitent que son bien-être. Mais il serait temps d’appeler un chat un chat.

Nous aimons cette façade où l’on reconnait l’animal comme ami de l’homme, les histoires et les films sur le sujet ne manquent pas. Seulement nos amis ne sont ils pas sensés être des individus libres qu’on ne forcera pas à rester auprès de nous ? En effet être libre c’est avoir la possibilité de se mouvoir, de se déplacer ou bon nous semble et vous noterez d’ailleurs que dans tous les films qui nous compte de belles amitiés homme/chien la laisse n’est pas vraiment présente… en effet il ne me semble pas avoir beaucoup vue Lassie, Croc-Blanc, Belle ou Bailey en laisse la plus part du temps… Pourquoi ? La relation serait-elle suffisamment crédibles à vos yeux si ces héros avaient été attachés ?

Le concept de liberté est également de n’appartenir à personne. Avouez qu’il y a déjà un hic dans notre belle image du chien  « membre de la famille » qui doit rester à « sa place », faire son pipi quand nous l’avons décidé, exécuter nos « ordres » et subir toutes les contraintes de nos propres vie. Notre ami à quatre pattes si chère à notre cœur se retrouve en fin de compte avec le statut d’esclave dont nous sommes d’ailleurs les « maîtres », nous jouissons de leur sort de la même façon, du moins dans les termes,  ça correspond parfaitement.

Après la vie réelle n’est pas aussi simple qu’une définition dans le dictionnaire mais il est important selon moi de prendre conscience que nos animaux de compagnie ne nous doivent rien et que nous leurs imposons une vie qui souvent  ne leur correspond pas.  Ce « chien ami » qui passe sa vie dans un espace clos à raison de trente pauvres minutes de sortie par jour (s’il a la chance de les avoir ! ) reste finalement un de nos objets de loisir pour qui la vie est parfois bien triste et ennuyeuse.

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Libéré, délivré…

Parce que dans notre société il devient habituel de se décharger de toute responsabilité lorsque l’on agit pour « la sécurité », je souhaitais aborder ce sujet par rapport à nos animaux de compagnie. De plus en plus « la sécurité » prend la place du « bien être » et avec bonne conscience on fait encore et toujours de l’animal un objet, un loisir, une activité. Il nous reste encore du chemin à parcourir pour avoir une certaine prise de conscience vis à vis des animaux qui partagent notre vie.

La liberté me semble être déjà un premier pas vers « le libre choix » et le bien-être. La plus part des chiens ont déjà une vie ennuyeuse au possible, lui proposer cette alternative c’est le considérer comme autre chose qu’un simple objet de loisir. Cela semble simple et évident mais beaucoup trop d’animaux de compagnie passent leur existence privés de liberté, du cheval enfermé seul dans son boxe au chat d’appartement il y a de quoi se poser des questions sur cet « amour » inconditionnel que soit disant nous leurs portons. De la même façon que l’on rend un chien réactif et conflictuel avec ses congénères en l’empêchant d’avoir des contacts, on peut rendre un chien allergique au « rappel » parce qu’on l’empêche d’explorer.  Article de l’empreinte : Le rappel, notre plus grosse faiblesse

J’entends déjà le ton stressé des propriétaires de chiens  « chasseurs » me dire :

« Moi je ne peux pas le lâcher sinon il se sauve ! « .

Premièrement ce n’est pas parce qu’un chien part en chasse qu’il se sauve, d’ailleurs sans vouloir en rajouter une couche, on entend plutôt ce terme lorsque l’on parle d’un individu captif.  Votre chien chercherait donc à vous fuir ?

« Mais s’il va vers une route il pourrait mourir ! »

Oui c’est vrai. Comme tous les animaux du monde qui se promènent librement.

Avant de me diaboliser complètement en pensant que j’aime croiser des chiens écrasés sur le bord des routes, sachez qu’il y à 3 ans j’ai adopté un chien loup croisé husky qui m’a fait de nombreuses frayeurs et m’a également fait revoir ma vision du chien.  

Le risque zéro n’existe pas et c’est la règle essentielle à comprendre pour pouvoir vivre pleinement sa vie. Le chat lui se promène en liberté dans la rue et cela ne nous empêche pas de dormir (si parfois ils nous font du bruit c’est vrai… ), en espérant que rien ne change car la mode du chat « enfermé » ou en « laisse » par sécurité a déjà commencée. La sécurité reste finalement la meilleure excuse que nous trouvons pour contrôler et parquer systématiquement nos animaux, mais ne parlons nous pas de sécurité pour nous donner bonne conscience lorsque nous privons nos compagnons de leurs besoins fondamentaux pour notre propre confort émotionnel ?

Je t’aime donc je t’empêche…

Force est de constater que nous avons du mal à « coupé le cordon », nous avons systématiquement besoin de les avoir en visuel, de savoir ce qu’ils font et d’y mettre très souvent des limites.

Que l’on soit bien d’accord : mettre une friandise devant le nez d’un chien ou utiliser son « toc » de prédation avec un jouet afin de le détourner est aussi une façon de l’empêcher de vivre normalement.

Il est donc clair que nous avons un sérieux problème de contrôle et nos chiens un problème de libre choix. Par peur et méconnaissance nous n’acceptons désormais  pas / plus  leur communication de chiens (oui grogner, prendre en gueule font partis de leur communication ) ni leurs besoins fondamentaux ce qui nous amène finalement à des soucis conséquents de comportement.

Les demandes de l’humain

Si on creuse un peu on se rend vite compte que les activités canines par exemple sont surtout des « loisirs » d’humains avant d’être des loisirs de chiens. Si demain je vous propose l’activité  » trouver la plus grande flaque de boue pour se rouler dedans et recouvrir sa propre odeur…  ou encore marqué deux fois de suite chacun des pipi du chien du voisin autour de la maison… » pas sur que vous soyez partant, pourtant votre chien serait ravi lui d’utiliser son nez pour trouver une eau croupie dans laquelle il pourra se baigner ou de passer une plombe à marquer toute la rue sans qu’on le tire pour qu’il avance plus vite.

Il est évident que de vouloir pratiquer des activité avec son chien semble être une belle initiative mais soyons honnête ces activités sont d’abord pour nous et non pour lui. Le chien n’a pas besoin de faire du cani-cross pour se muscler, se fatiguer s’il est promené correctement. Il n’a pas besoin de faire de recherche, ni d’agility pour pouvoir courir, sauter et utiliser son nez car toutes ces activités se retrouvent durant la balade exploratoire  si elle est bien faites et ajusté à ses besoins, également lors des rencontrent avec ses congénères. Et pour ce qui est d’apprendre à un chien de famille à mordre tenir et secouer dans un « sport » de mordant, je crois qu’il y a de réelles incohérences à renforcer les déviances génétiques de ce qui nous sert aujourd’hui de chien domestique, et ce discours vaut pour toutes les races.

Le message ici reste « comblez déjà ses besoins de chien « , pensons donc un peu à lui au lieu de ne penser qu’à nous. ( à lire :  Article de Nicolas Cornier, La solution est dans la promenade. )

Pour finir on pourrait simplement parler du contact homme chien, de ce besoin insatiable qu’ont les gens de vouloir toucher, shampouiner, tripoter les animaux domestiques. Lorsque vous rencontrez quelqu’un que vous trouvez beau, mignon, bien habillé…  Lui demandez vous s’il est possible de le toucher ou de le caresser ( en imaginant qu’il ai aussi les cheveux très doux et pelucheux ) ?

 

 

 

 

 

Le rappel, notre plus grosse faiblesse.

Le rappel.

Notre plus grosse faiblesse.

Ecrit par Laura SGARD

« Le rappel » est un exercice très connu et incontournable lorsqu’on souhaite éduquer son chien. Tout le monde (ou presque) semble d’accord pour dire que cette action doit être systématiquement positive et agréable pour le chien, que l’on doit toujours utiliser les mêmes codes afin de rendre ce signal clair pour notre compagnon et que cet exercice doit être demandé et récompensé régulièrement, même lorsqu’il n’y a pas de stimulations dans l’environnement.

Cela paraît clair et limpide quand on le réduit en un paragraphe, mais une fois mis en pratique pour les propriétaires de chiens c’est tout sauf simple, un mélange de stress et d’autorité pour certains, pour d’autres une agitation excessive visant à interpeller le chien par tout les sons et mouvements possibles, quand d’autres encore utiliseront la « carotte » en échange du retour de leur dit compagnon…

Et quand on demande aux propriétaires de chiens ce qu’est un rappel les mêmes mots reviennent systématiquement

ordre / commande / urgence / immédiat / rapide / jusqu’à nous / au pied…

En effet aujourd’hui le rêve des propriétaires de chiens serait un retour quasi immédiat de leur compagnon lors d’un signal donné. En vérité pour la plupart, nos « rappels » sont très aléatoires et absolument pas instantanés… Parfois même un échec absolu. Il serait peut-être temps alors d’ouvrir les yeux et de se poser les bonnes questions pour comprendre pourquoi cette « demande » est si compliquée à obtenir de nos compagnons.

Je dis « demande » sauf qu’étrangement cette interrogation « positive » passe très vite à l’impératif lorsque le chien traîne les pattes alors qu’on lui a déjà demandé plusieurs fois de retourner vers son humain.

Qui ne s’est jamais senti irrité d’être totalement snobé par son compagnon à quatre pattes lors d’un rappel ? Qui n’a jamais haussé le ton parce que ça n’allait pas assez vite, parce que dans cette situation là ce n’était pas « pratique » ou parce que ça en devenait même « dangereux » ?

Rapide, au pied, urgent…  Voilà pourquoi le « rappel » reste tant problématique.

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Notre monde bien loin du sien…

Ce que j’entends le plus souvent : « Dès qu’il voit un chien je n’ai plus de rappel, il faut absolument qu’il y aille… » 

Le chien est un animal social et a besoin d’entretenir des interactions avec ses congénères pour être parfaitement épanouis. En effet lorsqu’il manque de contacts et de rencontres il devient souvent très réactif aux croisements de congénères ce qui explique pour beaucoup de chiens  l’inefficacité totale du « rappel » en présence de leurs semblables canins…

Pourtant j’ai régulièrement des demandes pour travailler ce fameux « rappel » avec des chiens sociables qui croisent très régulièrement des congénères et ont des contacts libres avec eux. Pour ces chiens là le rappel est aussi un problème… Et si de temps en temps il nous venait à l’esprit de regarder notre monde avec leurs yeux ? Et si ce besoin de « rappel » jusqu’à nous était en vérité  l’origine de nos problèmes…  Et si on arrêtait tout simplement de rappeler nos chiens a la moindre stimulation ?

J’entends déjà les adeptes de la bonne intégration en société m’expliquer qu’il n’est pas sécuritaire ni courtois de laisser nos compagnons aller voir tous les chiens que l’on croise… Sauf qu’avant d’entrer dans un débat de liberté qui s’arrête là où commence celle des autres il faudrait se demander si nos chiens ne sont pas tout simplement sensibilisés dès leur plus jeune âge aux croisements de congénères par des rappels « incohérents » et les manipulations habituelles et stressantes qui l’accompagnent. Une alerte de notre part qui finalement les rend réactifs à ces croisements . Car le premier à réagir démesurément à la vue d’un autre chien ce n’est pas le chiot récemment adopté mais bien ses humains. Le fait est qu’en rappelant nos chiens, en les attrapant pour les attacher, en les dupant , en essayant de troquer leurs envies contre des jeux d’excitation ou bien des bonbons, on rend les croisements de congénères tout sauf « banales ».

Enfin le chien est un animal intelligent qui peut tout à fait comprendre d’autres demandes moins contraignantes que le retour aux pieds. Il faut comprendre que le chien n’a pas vos priorités (la pluie, le temps, la politesse, la sécurité…) et que le rappel « instantané » ne sera jamais quelque chose de naturellement possible pour lui. Par contre ce qui est naturellement possible pour lui, c’est de vous suivre et de rester attentif  à vos changements de direction entre deux odeurs, sachant que le verbal est loin d’être la communication qui lui « parle » le plus il est bien utile d’entretenir votre suivi naturel.

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La liberté n’a pas de prix…

Mais pourquoi avons-nous besoin d’un rappel « rapide » et « au pied » ? La vérité est que par le rappel nous voulons empêcher systématiquement quelque chose.  Pourtant lorsque l’on parle des besoins fondamentaux du chien on parle principalement « d’exploration ».

Exploration : Action de parcourir un lieu ou une région inconnue afin de recueillir des informations.

Si votre rappel est une pression permanente qui tombe sur votre chien à la moindre distraction, à la moindre nouveauté dans l’environnement, accompagné ou non d’un morceau de saucisse, il ne reviendra pas facilement vers sa laisse.

De plus nous empirons les choses en essayant de les duper, de les conditionner, d’échanger leur motivation contre une autre :

« Ne va pas voir le chien et je te donnerai une friandise. »

Cette phrase ne vous semble-t-elle pas absurde ? Et pourtant j’ai commencé comme beaucoup d’éducateurs à apprendre le rappel aux chiots en utilisant la nourriture et à jouer au dangereux jeu du concours des motivations. Mais c’est en utilisant pleinement une méthode qu’on comprend alors ses failles et qu’on peut ensuite réfléchir dessus. Le chien n’est pas idiot, si vous lui mentez vous perdrez tout simplement sa confiance. Appâter pour attraper n’est pas quelque chose de respectueux, expliquer a votre chien qu’il va être attaché n’est pourtant pas si compliqué.

 « Apprendre le rappel » ? …  Et si on parlait plutôt de lien.

Entretenir le lien avec son chien est la première chose à intégrer pour obtenir une certaine « écoute » de son compagnon ( je dis bien écoute et non « obéissance » )  pour cela il est impératif de respecter son chien et ses besoins. Respecter son compagnon c’est quoi ?  Ce n’est pas lui donner des friandises et lui apprendre des ordres sans se fâcher… C’est comprendre qui il est et de quoi il a besoin, si vous comblez ses besoins vous marquerez des points et votre chien sera plus détendu en général (donc vous aussi). Il est également important de soigner vos interactions, si elles sont plus souvent désagréables et que vous passez votre vie à crier, à le contrôler avec ou sans bonbons, en promenade vous serez donc la dernière de ses priorités.

En résumé votre rappel, c’est tout simplement la representation de votre lien et ce lien passe par les interactions, la communication que vous entretenez avec lui et les soins quotidiens que vous lui apportez (nourriture, sécurité, promenades, contacts chiens…) en gros la qualité de vie .

Quelques conseils pour garder son chien « avec soi » en promenade :

  • Ne lui parlez pas tout le temps :  En effet si vous appelez sans cesse votre chien vous allez tout simplement l’ennuyer, certains chiens attendent parfois 8h seul à la maison et le moment de la promenade est donc sacré. Laissez le faire tranquillement ses affaires de chiens, il sera d’autant plus disponible quand vous aurez besoin de lui demander quelque chose. Enfin s’il part loin et qu’il entend votre voix cela n’en est que plus confortable pour lui car pas d’inquiétude, il sait ou vous êtes ! Arrêtez donc de l’appeler et  faites demi-tour quand il part trop loin si le lieu de balade le permet.
  • Adaptez votre gestuelle et vos déplacements : En chien se mettre de face fixement est tout sauf une invitation à revenir rapidement… Pensez à vous tourner (de profil ou de dos) lorsque vous souhaitez le faire revenir vers vous. Si votre chien ne prête d’attention à votre demande vous pouvez vous déplacer  (et sans parler svp) plus vous le ferez, plus votre compagnon sera attentif à vos déplacements. Pensez également à vous détourner des stimulations rencontrées si vous souhaitez que votre compagnon s’en désintéresse. Si vous êtes tourné vers quelque chose ou que vous le regardez (exemple un autre chien) vous enverrez probablement votre chien dessus sans même le vouloir.
  • Garder sa confiance en restant respectueux : Si votre chien n’a pas confiance il ne risque pas de revenir vers vous ni de répondre à vos demandes. Pour cela il est impératif de ne pas « duper » ou « attraper » son compagnon pour le rattacher. Certains chiens finissent même par évaluer la distance qu’ils doivent garder avec leurs humains pour ne pas se faire « attraper ».

Viens ici ! « Oui mais pour quoi faire ? »

Au delà du fait qu’il est souvent accompagné de manipulations désagréables et qu’il freine systématiquement les découvertes de nos compagnons canins, « Le rappel » est probablement la demande la plus utilisée par les propriétaires de chiens. Il est utilisé tout le temps et pour tout.

Pour qu’il n’aille pas voir les gens, pour qu’il n’aille pas voir les chiens, pour éviter qu’il se salisse, pour qu’il ne mange pas  des saletés,  pour qu’il n’aille pas trop loin, pour qu’il arrête d’aboyer, pour ne pas qu’il aille sur la route, etc.

Pourtant comme dis plus haut, il est possible d’inculquer d’autres apprentissages moins contraignants que le retour vers l’humain. Vous pouvez demander par exemple à votre chien de « laisser » quelque chose ou encore de rester aux alentours, de vous attendre, de remonter sur le trottoir. Vous pouvez aussi lui apprendre à supporter la frustration et à gérer son excitation en présence des stimulations habituelles de la promenade à l’aide d’une longe par exemple… Ici vous trouverez un excellent article pour vous aidez à gérer l’excitation de votre compagnon : Les autocontrôles

En bref variez vos demandes, réajustez vos exigences, adaptez votre gestuelle et votre chien reviendra beaucoup plus naturellement vers vous ou plutôt il fera sa promenade « avec vous ».

Petite dédicace à Marley « Blanc » notre dalmatien sourd et à Amélie sa propriétaire, un duo qui fonctionne mieux que tous les autres avec une communication non verbale et donc un rappel possible uniquement quand le chien se retourne pour regarder son humaine… à méditer.

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Article réalisé et édité par L’Empreinte éducation canine en Mars 2016

Merci à Nadine Chastang de m’avoir ouvert les yeux sur le chien. 

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